La tribune des généraux - un appel à la sédition ?
Paul Bruno donne son avis sur cette polémique qui fait rage dans les médias et parmi la classe politique. On peut visionner la vidéo en cliquant ici ou alternativement lire le texte de cette chronique ci-dessous
Je suis Paul Bruno, l’auteur du livre « Les Barbares aux yeux bridés et les autres… » et je voudrais vous parler aujourd’hui de ce que les médias appellent « la Tribune des généraux » et qui occupe les politiques et les commentateurs de tous bords depuis plusieurs jours.
Pour reprendre les mots de Racine, cette tribune ne mérite ni cet excès d’honneur ni cette indignité. On en fait des tonnes, y compris les ministres du gouvernement comme la ministre des armées Florence Parly qui veut punir les coupables ou la ministre déléguée à l’industrie Agnès Pannier-Runacher qui cherche à mettre ses pas dans ceux du Général De Gaulle en traitant les généraux à l’origine de cette tribune d’un quarteron de généraux en charentaises. Heureusement que le ridicule ne tue pas !
Une insulte pour l’armée, vraiment que cette tribune? Quel est le fond du problème ? Tout simplement l’inquiétude de militaires patriotes qui s’émeuvent de voir notre pays se déliter et partir en capilotade.
Ils ne sont pas les seuls et je me range à leur coté pour faire le même constat et exprimer la même inquiétude comme je l’ai fait dans mon livre. Avertir du danger d’une guerre civile ne signifie pas qu’on la souhaite, mais bien plutôt qu’on la redoute. Avertissement ne vaut pas acceptation !
Qu’y a-t-il de répréhensible pour des gens qui aiment leur pays à avertir des dangers qui le menacent. On peut comprendre que ceux qui s’emploient à refuser de voir la réalité en face et qui minimisent la menace ne soient pas contents ; il n’empêche que la vérité est là, toute crue, et que de plus en plus de citoyens s’en rendent compte, et ne croient plus aux paroles lénifiantes de nos gouvernants. En 1938 à Munich, les démocraties ont voulu croire qu’Hitler pouvait être amadoué en lui cédant ; Résultat : Elles eurent le déshonneur et la guerre ! double peine.
C’est la même chose aujourd’hui : faut-il céder à ceux qui mènent une guérilla contre la France ou faut-il se rebeller et avoir le courage de les affronter avant qu’il ne soit trop tard, et que le rapport de forces ait basculé en leur faveur.
Et que Marine Le Pen ait cherché à récupérer à son profit cette inquiétude ou que JL Mélenchon dénonce une tentative de putsch ne change rien à l’affaire. C’est une tempête dans un verre d’eau qui retient l’attention car elle traduit l’interrogation et l’inquiétude grandissante des Français sur l’avenir de leur pays. Les généraux n’en sont que l’interprète, mais venant de militaires, cela décuple la perception du danger et irrite le pouvoir.
Au vu de la faiblesse dans laquelle se trouve la Police qui s’effraie des violences exercées contre elle, et à qui l’Etat et la Justice ne donnent pas les moyens de se défendre, beaucoup de Français se réfugient dans la croyance que seule l’Armée sera capable de rétablir l’ordre. Constater que celle-ci redoute une guerre civile ne peut qu’alimenter la crainte légitime de la population et indisposer le gouvernement. Mais c’est la réalité toute crue Monsieur le Président. Même votre ami Gérard Collomb l’a anticipé en quittant le ministère de l’intérieur !
Alors réagissez au lieu de vous offusquer que des patriotes courageux refusent de faire la politique de l’autruche et vous appellent à l’action: Mais j’ai bien peur qu’après l’épisode De Villiers en juillet 2017, on ait là une nouvelle occurrence de la difficulté qu’a Emmanuel Macron avec la Grande Muette, surtout quand elle s’exprime !